On est parties, on a pleuré. C'était le paradis chez les hippies. Et puis on est arrivées au chili ...
Au début c'était plutôt ça :
On aimait pas trop. Et puis on s'est fait adopter, deux fois ! On a vu une ville ensevelie sous la cendre, une île magique, un homme tarte au citron alors finalement on aime mieux le chili :-)
Quelques explications :
La langue : au Chili, on parle pas espagnol, on parle chilien. Paradis des linguistes et cauchemar des apprentis locuteurs ici, la langue VIT. Les néologismes fleurissent, les mots sont raccourcis allongés, réinventés. On dit pas "bébé", on dit "wawa", "wear la wea weon", signifie "choser la chose machin". El "novio" (amoureux) se dit "pololo" qui se décline en "pololear". Mais avant de "pololear" il faut être "pololeo andando" ( "andar", c'est marcher) puis "pedir (demander) pololeo". On ne dit pas "mucho" mais "harta" et le "che" argentin se dit "po". Autant vous dire que les premiers échanges ont été quelque peu obscurs.
Les sifflets, les garçons et les filles : difficile de marcher dans la rue sans entendre les commentaires raffinés des garcons chiliens. Et quand on donne notre avis, on nous répond qu'on pourrait s'estimer heureuses d'avoir des compliments. Et puis un femme, c'est comme un édifice : quand c'est beau, on admire et on commente.
Le trajet : arrivées à Futaleufu, on a tracé la route direction Chaiten. En 2008, le volcan Chaiten est entré en éruption. Les habitants ont du fuir laissant leurs maisons ensevelies sous la cendre. Actuellement, la ville se repeuple peu à peu. Une grande partie des maisons est encore abandonnée. Ça donne à ce lieu une ambiance très particulière, à mi chemin entre le glauque et le mystique. Le propriétaire du camping où on loge nous explique que le repeuplement est une véritable lutte. Les risques d'éruption étant toujours présents, le gouvernement impose la création d'une nouvelle ville dans un endroit plus sûr et l'abandon complet de celle-ci.
Après deux jours d'attente, on prend le ferry direction Chiloe.
Cette île est pleine de légendes et de magie. On y fait du camping sauvage, on pêche des moules, on voit des dauphins et des chevaux sauvages. Robinson Crusoë nouvelle génération.
Premier contact avec l'océan pacifique, ça retourne !
Des chevaux, sauvages ! "Ouaie ouaie ce matin j'ai croisé Joly Jumper en allant acheter du pain."
De retour sur le continent, on escalade un volcan en activité pout se retrouver dans les nuages, on découvre des muscles dont on ne soupçonnait même pas l'existence.
Et puis on file à Santiago, retrouver les copains.
Karen et Pablo
On a croisé Karen et son pololo Pablo à Chaiten. Karen est scout. Hyper équipée pour le camping, elle se demande comment on peut survivre sans camping gaz. La réponse est simple : le sandwich à l'avocat.
La famille Cespedes
On a rencontré cette famille à Futaleufu. Adoptées en 2h, un simple covoiturage s'est rapidement transformé en journée de partage ! On a marché jusqu' à un glacier et croqué de la glace millénaire .
Les Trois Mousquetaires
Rojo, negro, blanco. Trois gais lurons de Santiago. Sabastian chilien vivant en Espagne en vacances au Chili, Diego équatorien vivant au Chili, en vacances au Chili et Felipe mi chilien mi argentin vivant au Chili en vacances au Chili. Ils sont drôles et fous.
Pie de limon
A la recherche d'un camping à Chiloé on a croisé pie de limon. Pie de limon s'appelle pie de limon car quand il est arrivé sur l'île il vendait des pies mais pas n'importe lesquelles : des pie de limon! Il nous a accueillis chez lui, offert un bout de terrain pour camper. Il vit tout en haut d'une minuscule île face à chiloé. Ensemble, on part à la pêche aux moules et on apprend à cuisiner la carbonada
Alors voilà, le Chili est un pays riche de paysages et de personnages. Un pays dans lequel on se sent bien. Un pays très états-unien au peuple bien éloigné de l'individualisme capitaliste.
Los fabulosos cadillacs vicentico - los caminos de la vida
Maintenant, on est à Valparaiso avec Julien ! La prochaine fois, (bientôt promis) on vous parle de nos deux semaines à Santiago.